Le e-commerce à Kinshasa : ce que déplorent les kinois

Le e-commerce, aussi appelé le commerce en ligne, connaît un essor sans précédent depuis le début du 21è siècle. Introduit en RDC depuis quelques années maintenant, il se distingue du commerce traditionnel et est devenu aujourd’hui l’une des voies que les escrocs utilisent pour dépouiller des personnes moins avisées.

Auparavant utilisé dans le circuit bancaire, le e-commerce s’est diversifié, pénétrant d’autres secteurs de la vie, tel que dans la vente et achat des habits, perruques, tissages, chaussures passant par des appareils électroménagers.

Même si certains préfèrent encore le commerce traditionnel, c’est-à-dire les boutiques physiques, le commerce électronique lui, présente les avantages tels que la facilité dans la commande des produits à partir de chez soi, le prix revu à la baisse et parfois une livraison gratuite à domicile.

La qualité des marchandises, une déception pour les acheteurs

Cependant, grande est la déception de beaucoup d’acheteurs qui déplorent la qualité des produits commandés, ne présentant aucun reçu de garantie, émettent des réserves sur la sécurité des transactions d’argent, ont peu de confiance et craignent l’escroquerie.

De plus en plus, les kinois se livrent à cette activité florissante, mais nombreux sont ceux qui sont souvent déçus lors de la livraison des marchandises qu’ils commandent sur internet. Des bijoux qui se décolorent après quelques semaines ou mois, les habits, perruques, tissages qui présentent une qualité plus basse que celle sur les photos publiées sur le net… Bref, on se dirait que l’Internet est une décharge des produits de basse qualité.

Le paiement à la réception, un anti-escroquerie

Le taux de pénétration d’internet en RDC reste encore l’un des plus faibles au monde. De nombreuses banques se sont installées ces dernières années dans la plupart des villes, mais les utilisateurs ne recourent généralement qu’aux fonctions basiques de dépôt et de retrait d’argent. La plupart des comptes sont des comptes salaires qui sont vidés d’un seul trait à la fin du mois.

De ce fait, peu d’achats et de ventes se font via des cartes bancaires. A Kinshasa, les transactions se font pour la plupart des cas à travers les services de monnaies mobiles locaux.

« Nous vivons des situations très embarrassantes à Kinshasa »

Notons que, de nombreux sites sont frauduleux, il n’est toujours pas facile aux novices de les démasquer. Pour lutter contre les escrocs, les paiements se font sur place, à la réception du colis. De cette manière, l’acheteur préserve son argent et vérifie la qualité de la marchandise. Dans le cas contraire, le client a de droit de renvoyer le colis s’il n’est pas satisfait.

Patient Madenge, jeune entrepreneur kinois et victime du e-commerce, nous a partagé son expérience : « Nous vivons parfois des situations très embarrassantes à Kinshasa, dernièrement j’ai commandé en ligne un powerbank, après quelques jours d’utilisation j’ai constaté que la marchandise était de très mauvaise qualité, c’est dommage parce je n’avais pas de reçu de garantie pour le retourner et malheureusement, j’avais déjà payé pour la marchandise et donné l’argent de la livraison. »

Cependant, les e-commerçants rencontrent aussi quelques soucis, comme par exemple, la perte de l’argent de transport parce que le colis n’est pas livré. Ils se retrouvent aussi parfois avec un grand lot des invendus, ce qui est une grande perte et occasionne une baisse du chiffre d’affaires. Par ailleurs, malgré le fait qu’aujourd’hui certains se font escroquer en ligne, d’autres personnes trouvent le jackpot avec des marchandises de bonne qualité et à un bas prix.