« Le 20 décembre, je ne voterai pas »

Article : « Le 20 décembre, je ne voterai pas »
Crédit: MONUSCO Photos via Wikicommons
15 décembre 2023

« Le 20 décembre, je ne voterai pas »

La RDC vit depuis mercredi 20 décembre les élections combinées de la 4è législature démocratique. Après 3 cycles controversés et historiques, les congolais se sont donnés rendez-vous pour élire leurs prochains dirigeants. Ils choisiront leur prochain président ainsi que leurs députés provinciaux et nationaux. Malgré l‘emballement électoral actuel, plusieurs congolais en âge de voter manifestent un désintéressement inquiétant face à ces élections tant attendues.

L’importance du vote

Les élections sont un devoir démocratique pour un peuple. Elles permettent aux citoyens de choisir les dirigeants qu’ils veulent voir au sommet de l’Etat. Cependant, les scrutins ne doivent pas être basés sur les sentiments, le clientélisme ou encore sur le tribalisme. Mais plutôt sur les valeurs, idéaux tendant à contribuer au progrès de la population. D’après le contexte actuel en RDC, plusieurs jeunes semblent accorder plus d’importance à leurs propres problèmes que de chercher à élire un dirigeant qui d’après eux, ne leur retournera jamais l’ascenseur une fois au sommet.

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Lors des scrutins, les candidats, à la présidentielle et aux législatives, se transforment en agneau, en fils de bon cœur, en bienfaiteurs… Ils usent de toutes les stratégies pour séduire la population en promettant la lune et les étoiles, des promesses fallacieuses qu’ils rangent aux oubliettes une fois élus.

« Je ne voterai pas, c’est du temps perdu »

Telle est la décision de plusieurs congolais. Même s’ils sont fans de tel ou tel candidat, ils préfèrent encore et simplement, rester à la maison ou vaquer à leurs occupations le jour du vote. Pour eux, ces votes enrichissent les élus qui les oublient une fois au pouvoir. En prenant cette décision, les congolais manquent non seulement à leur devoir de citoyen, mais se privent aussi de leur pouvoir de changer les choses, enfin d’espérer à un monde meilleur.

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Nous avons donc approché quelques jeunes qui, de manière anonyme, ont expliqué le pourquoi de leur méfiance face aux élections du 20 décembre.

  • « Nous souffrons tellement, les candidats surtout les députés se foutent de notre gueule et c’est énervant. Ils viennent vers nous parce qu’ils ont soit disant besoin d’aller nous représenter au parlement en nous promettant un pays meilleur, nous on y croit, mais après ? C’est l’abandon que nous recevons en peine figure et tu crois que j’irai encore à ces histoires-là ?’’.
  • « En 2011 et 2018 je m’étais fait enrôler sans voter, parce que je ne croyais pas en notre démocratie, je ne le regrette pas et j’avais raison… mort de rire ! Mais cette fois-ci j’ai été radical, je ne me suis même pas fait enrôler ».
  • « Notre situation ne change pas, la souffrance s’intensifie davantage, alors que nous avons envoyés nos représentants au parlement. Ils savourent le bonheur, ils roulent dans des carrosses, vivent dans les villas luxueuses et nous ? Sont-ils vraiment conscients de ce qu’ils nous font ?’’.
  • « Je ne voterai pas, j’en ai marre de me faire passer pour un con, c’est ma voix et je la garde’’.
  • « C’est dommage de voir que les politiciens ne se soucient pas du tout de nous, au lieu de débattre sur les problèmes réels auxquels le pays est confronté, ils se concentrent plutôt sur qui a les plus rempli son lieu de meeting. Ce qu’ils ne savent pas, ce que ce sont les mêmes personnes qui remplissent ces lieux-là à chaque meeting… Mawa (pitié en français)’’.
Président sortant de la RDC, Félix Thisekedi / Présidence de la République via Wikicommons

Les lois font la force d’une Nation

En RDC, une loi devrait imposer que le nombre des mandats des députés ne soit plus illimité mais réduit à deux mandats, avec un sérieux contrôle sur l’exécution de leur projet de société du premier mandat. Contre quoi il n’y aura pas de second mandat. De cette manière, cette loi protégera la population et en rendant plus responsable les députés, qui mettront plus de sérieux dans leurs actions envers la population.

Au lendemain de ce premier jour, jeudi 21 décembre, les élections ne sont pas toujours pas terminées. Des bureaux de votes sont toujours ouverts alors que d’autres commencent le dépouillement. Résultats dans les prochains jours.

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