E-commerce : qui sont les livreuses et à quoi ressemble leur quotidien ?

Article : E-commerce : qui sont les livreuses et à quoi ressemble leur quotidien ?
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5 mai 2024

E-commerce : qui sont les livreuses et à quoi ressemble leur quotidien ?

L’e-commerce aujourd’hui est devenu une activité incontournable, exercé par plusieurs personnes, il leur permet d’effectuer facilement des achats, ventes et livraisons sans pourtant avoir une boutique physique. Les livreuses, elles, sont les personnes les plus importantes de cette activité. Qui sont-elles ? et à quoi ressemble leur quotidien ? Dans cet article, je vous livre les témoignages de Merveille Peniel Mbuyi et Julia Gedidia Nsimba, deux entrepreneures dans l’e-commerce à Kinshasa.

À Kinshasa, trouver un travail qui correspond à votre option après l’université est l’une des choses les plus difficiles, et ça, Merveille et Julia l’ont parfaitement compris. Détentrices chacune d’un diplôme de master dans deux options et universités différentes, ces deux Kinoises se sont lancés dans le commerce en ligne afin de se rendre indépendante. Il faut bien croire que l’autonomisation financière des femmes est cruciale.

Merveille Peniel Mbuyi

« Comme tout travail, le commerce électronique nécessite une bonne organisation. Je prépare mes journées le soir, je commence par classer mes commandes, je vérifie les articles disponibles puis j’organise les livraisons. Le matin, je commence ma journée à 9h30, je livre, fais toutes les transactions toute la journée et à 17h00, je clos les livraisons, car ce n’est pas prudent de livrer le soir et moins encore la nuit. Ce qui est intéressant avec le commerce en ligne, ce que je peux combiner avec d’autres activités, déjà pour ce qui est de mon cas, je ne livre pas chaque jour, je n’ai que mardi, jeudi et samedi pour servir mes clients et le reste des jours, je m’occupe à autre chose. »

Crédit photo : Merveille Peniel Mbuyi,

Difficultés permanentes

« Cependant, tout n’est pas que rose dans cette affaire, on rencontre plus des difficultés que vous croyez. Moi, quand j’ai commencé l’e-commerce, la rémunération était très bonne, je faisais des bons bénéfices, je me retrouvais financièrement, simplement parce qu’à l’époque bien des gens n’avaient pas encore pris connaissance de cette activité ; mais depuis un certain temps, les choses ont complètement changé, tout le monde s’est lancé dans ce secteur et comme vous pouvez le comprendre, quand un grand nombre des gens se rue dans une même affaire, cela impacte sur la rentabilité. »

« Un autre souci, c’est la concurrence déloyale. Certains concurrents s’amusent à baisser le prix des articles juste pour attirer la clientèle, ce qui est très méchant. Dans ce cas, on ne compte que sur les clients fidèles, connaisseurs de la valeur des bonnes choses, parce que je vous jure, certains Kinois préfèrent plus la quantité que la qualité. Mort de rire ! »

Crédit photo : Merveille Peniel Mbuyi

« Certains jours se ressemblent, et d’autres sont les plus compliqués, nous faisons face à des clients insatisfaits, capricieux, dans ce cas, c’est surtout pour les clientes indécises sur leur propre taille, elles commandent, puis n’apprécient pas la qualité de la marchandise à la livraison, et ne pensent même rembourser l’argent dépensé pour arriver chez elle ».

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« Il y a aussi des clients impatients et ceux-ci sont les plus durs à gérer. Il faut savoir qu’il y a deux étapes dans la livraison, d’abord : quand je reçois les commandes et qu’il coïncide que j’ai la marchandise, je livre directement, puis il y a ce cas où quand l’article commandé est en rupture de stock, je le fais savoir au client qui souvent exige un délai court de la livraison. Moi par exemple, je commande mes articles en Chine, Turquie et souvent  les colis n’arrivent toujours pas à temps. Là on est confronté face un client qui exige tout simplement un remboursement, plus tard quand le colis arrive, on doit obligatoirement le vendre à un autre client qui déjà doit avoir les mêmes goûts (couleur, taille) qui celui qui avait commandé avant. »

« Un processus qui n’est pas du tout facile et souvent l’on se retrouve avec des colis non désirés. » Une situation que reconnaît Julia Nsimba, qui pour son cas soulève le problème de la sécurité et transport.

Julia Gedidia Nsimba

«Tout travail a ses dangers, Kinshasa est une grande ville et on est confronté à plusieurs situations. Parmi les dangers, il y a des enlèvements auxquels font face nos livreuses, des escrocs, des clients qui commandent et une fois que la livreuse arrive à l’adresse, la cliente ne répond plus. »

Crédit photo : Julia Gedidia Nsimba

« Désemparée, elle rebrousse son chemin. Une autre difficulté c’est la distance de certains clients qui ne cadre plus avec les frais de livraison que nous demandons. Vous savez, à Kinshasa, le prix de ticket de transport dépend de humeur du chauffeur et du percepteur. »

« Cette activité nous permet d’être autonome, certes, le commerce en ligne n’est pas une activité facile, peut-être que dans l’avenir on se tournera vers autre chose, mais pour le moment on y est. »

« Qui ne risque rien n’a rien… » dit-elle en riant.

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